Résumé :
Il y a 20 ans, apparaissait la supernova SN 1987A dans le Grand Nuage
de Magellan. Après nous avoir gratifié de nombreuses "premières"
(neutrinos, étoile progénitrice bleue, échos, explosion asymétrique,
"mixing" dans les débris, formation de poussières), elle se transforme
"sous nos yeux" maintenant en SNR. L'onde de choc produite lors de
l'explosion nous révèle la complexité du milieu circumstellaire (CSM),
et je montrerai pourquoi les structures ainsi mises en évidence imposent
de nouvelles contraintes sur l'étoile progénitrice ainsi que sur
l'explosion elle-même. Le milieu déjà perturbé par le passage de
cette onde de choc est maintenant affecté par une onde de choc
inverse qui s'approche des régions externes de l'éjecta. S'il est
vrai que l'étude de SN 1987A nous a en général permis de confirmer,
voire affiner, la théorie, des inconnues demeurent : par exemple,
quelle est l'origine des structures circumstellaires observées ?
Que pouvons-nous apprendre sur le milieu interstellaire pré-progéniteur ?
Quel est le mécanisme responsable de l'émission observée dans
l'infrarouge thermique, attribuée à la présence de poussières?
Celles qui s'étaient condensées dans l'éjecta peu après
l'explosion sont-elles maintenant détruites par l'onde de
choc inverse ? Que reste-t'il au c?ur de l'explosion ?
Les réponses dépendent fortement de celle que nous donnerons
à une question fondamentale, qui, 20 ans après l'explosion,
reste toujours très débattue: l'étoile progénitrice faisait-elle
partie d'un système binaire ?
Je montrerai que seule la combinaison d'observations multi longueurs
d'onde, des rayons-X aux ondes radio, peut nous permettre de dresser
un état des lieux du CSM et de comprendre les mécanismes en jeu.
Pour cette raison, une collaboration internationale,
SAINTS (Sn1987A INTensive Study), s'est établie, qui fait usage
des télescopes VLT, Gemini, HST, Spitzer et Chandra : je présenterai
quelques uns des derniers résultats obtenus dans le cadre de cette
collaboration.