logo observatoire

SÉMINAIRE DU LERMA
OBSERVATOIRE DE PARIS
logo lerma



Vendredi 24 Octobre 2003 à 14h


77 avenue Denfert Rochereau, Paris 14



Salle de l'Atelier, Observatoire de Paris





Poussière et gaz dans des quasars et des galaxies à z > 1



Pierre Cox

Institut d'Astrophysique Spatiale, Orsay



Résumé :
Je présenterai les résultats de surveys millimétriques du continuum thermique de la poussière de ~ 150 quasars optiquement lumineux situés à des décalages spectraux vers le rouge 1.0 < z < 6.4. L'émission thermique infrarouge de la poussière a été détectée pour environ un tiers des sources, indiquant des masses de poussières ~ 10 8 Msol et des luminosités infrarouges L FIR ~ 10 12 - 10 13 L sol. Des données additionnelles indiquent qu'une part substantielle de l'émission infrarouge de ces quasars est liée à la galaxie hote et le chauffage des poussières est du à des flambées de formation stellaire: d'une part, la détection de réservoirs massifs (10 10 - 10 11 M sol) de gaz moléculaire via les raies de rotation de CO (émission qui a été résolue dans certains cas), et, d'autre part, la détection de l'émission radio qui montre que la relation entre l'émission radio et infrarouge suit la relation établie pour les galaxies dominée par une activité de formation stellaire. Les taux de formation stellaire déduits de ces observations sont de l'ordre de 10 3 M sol yr-1. Le fait qu'à grands z, les quasars optiquement brillants sont associés avec des épisodes majeurs de formation stellaire est en accord avec le scenario de formation par 'merging' des bulges et des trous noirs super-massifs. Les masses importantes de poussière dans les objets les plus lointains (jusqu'à z = 6.4) indique que une formation efficace de la poussière lors des premières générations d'étoiles. Indépendamment des mécanismes en jeu, la présence de grandes quantités de poussières dans les premières galaxies devrait etre prise en compte dans les modèles de la réionisation.
Je présenterai en outre des données récentes concernant la détection de gaz moléculaire dans des galaxies submillimétriques de champs profonds SCUBA. Ces données interférométriques permettent d'identifier les galaxies (position et z) à l'origine de l'émission submillimétrique et je discuterai des implications de ces nouveaux résultats. Je concluerai sur les perspectives d'avenir, en esquissant brièvement les possibilités du futur grand interféromètre ALMA.