SINGULARITES MORPHOLOGIQUES ET POPULATIONS STELLAIRES DES GALAXIES ELLIPTIQUES
Raymond MICHARD
Observatoire de Paris/LERMA
Résumé :
Les galaxies E se caractérisent par leurs formes symétriques, leurs
populations stellaires anciennes et leur très faible contenu de
matière interstellaire. Elles obéissent à de remarquables relations
d'échelle: Plan Fondamental et relation couleur-luminosité
(ou toutes relations plus ou moins équivalentes entre masse
et population stellaire). On admet que les déviations par rapport à la
morphologie standard, notamment la présence de détails du style
''shells'',''jets'', ''fans''... sont dues à des interactions avec
d'autres objets, pouvant s'accompagner de l'accrétion d'ISM avec
formation ou capture d'étoiles jeunes (Schweizer et al.,
1988 et 1992). Nous avons étudié de novo empiriquement le problème des
relations entre singularités morphologiques et déviances des
populations (ceci sans idées préconçues) en utilisant un échantillon
non biaisé de 114 galaxies E, et des définitions objectives
des ''peculiarities''.
Nous trouvons 32.5 % de galaxies à singularités, une proportion qui
décroit assez fortement dans les amas, notamment Virgo. Ces objets
sont responsables d'une large part de la dispersion dans les relations
d'échelles, car une partie d'entre eux sont ''pollués'' par
des étoiles jeunes, devenant trop brillants et trop bleus
pour leur masse par rapport à leurs soeurs ''normales''. D'autres au
contraire ont conservé les populations E typiques.
Nous présenterons des comparaisons systématiques entre E ''normales'' et
''particulières'', distinguant éventuellement parmi ces dernières entre
les deux types de populations. Il reste beaucoup à faire pour rapprocher
cette ''faune'' au sein des elliptiques des événements qui en ont
commandé l'évolution.