Interactions entre galaxies: sont elles toujours responsables de la
production d'intenses flambées de formation d'étoiles?
Paola Di MATTEO
Observatoire de Paris/LERMA
Résumé :
Lors de la dernière décennie, plusieurs auteurs ont conduit des études
numériques sur le lien entre interaction de galaxies et formation
d'étoiles. Toutes ces études ont montré que les collisions entre
galaxies causent une augmentation considérable du taux de formation
d'étoiles (jusqu'à 100 fois celui des galaxies isolées), et que la
morphologie de galaxies en interaction joue un rôle important en
déterminant le taux de formation stellaire dans la phase finale de
fusion. Par contre, les observations proposent un panorama plus
complexe. La grande majorité des ULIRGs (Ultraluminous Infrared
Galaxies) montre une formation d'étoiles localisée dans les centres de
ces galaxies, ce qui nécessite des processus dynamiques (comme
interactions et fusions) très efficaces en emmenant de grandes quantités
de gaz dans les kiloparsec centraux. D'autres systèmes présentent une
formation d'étoiles beaucoup plus étendue spatialement, comme dans les
galaxies Les Antennes. Enfin, d'autres galaxies, bien que proches de la
phase finale de fusion, présentent des taux de formation stellaire
légèrement plus hauts (3-4 fois) que ceux des galaxies isolées. Dans ce
cadre, je présenterai de nouveaux résultats obtènus en réalisant
plusieurs centaines de simulations de galaxies en interaction (Projet
GalMer). Je montrerai la varieté et la complexité des résultats obtenus
concernant l'évolution du taux de formation d'étoiles pendant des
collisions. Je discuterai le rôle que différents paramètres jouent en
déterminant l'amplitude du burst de formation stellaire et, enfin, je
proposerai une possible formulation de l'efficacité de formation
d'étoiles, en fonction de quelques paramètres qui dépendent de l'orbite
et de la morphologie de deux galaxies en interaction.