Vendredi 4 avril 2003, à 14h, 77 avenue Denfert Rochereau
77 avenue Denfert Rochereau, Paris 14
Bâtiment B Salle RdC, Observatoire de Paris
Recherche d'une composante froide du gaz dans les courants
de refroidissement au centre des amas de galaxies
Philippe SALOME
LERMA
Résumé :
Les prédictions théoriques du refroidissement du gaz intra-amas depuis
des températures de millions de degrés jusqu'à une phase très froide
n'ont jamais été prouvées directement. L'apport des satellites Chandra e
XMM-Newton a permis de mieux sonder le centre de certaines de ces
grandes structures où le ``cooling flow'' a lieu. Mais l'existence
même d'un courant de refroidissement jusqu'à de basses températures
n'est pas clairement mise en évidence dans le domaine des hautes
énergies. De plus, un problème majeur
est la question du devenir du gaz refroidi. Je
présenterai ici la détection de gaz moléculaire froid dans le
centre de plusieurs amas de galaxies, obtenue avec le télescope de
30m de l'IRAM.
Ces détections vont dans le sens d'une
possible identification de la composante froide directement issu d'un
``cooling flow''. Mais la quantité de gaz moléculaire estimée
reste encore trop faible en comparaison de ce que prévoient les taux
de déposition de masse déduits de l'émission du gaz chaud. Afin
de mieux comprendre l'origine de ce composant froid,
des observations récentes en CO(1-0) et CO(2-1) d'Abell 1795 ont été
menées avec l'interferomètre du Plateau de Bure de l'IRAM. Cet
amas de galaxies présente en son centre une structure filamentaire
en optique et dans le domaine des X. La
morphologie et la dynamique du gaz froid détecté sont
apparement associées
à celles des composants plus chauds. L'interprétation la
plus probable ici est l'existence d'une trainée de refroidissement
due au mouvement de la galaxie cD située au centre du puits de
potentiel de l'amas. Un refroidissement du gaz à très basse
température est mis en évidence, fournissant un possible
réservoir de matière pour nourrir une formation stellaire active au
centre de l'amas. De nouvelles contraintes observationnelles sont
maintenant envisagées sur un plus large
échantillon, pour tenter comprendre plus clairement la place du gaz
froid détecté, dans un scénario de ``cooling flow'' où les processus d
réchauffement sont vraissemblablement très actifs.