Résumé :
L'eau est présente partout dans l'Univers et en particulier dans
le système solaire. Nous la trouvons dans les comètes, mais aussi
dans les planètes géantes et leur système, ainsi que dans les planètes telluriques.
Dans le cas des comètes, les observations de H2O
apportent des informations sur les conditions thermodynamiques de la coma,
ainsi que sur leur température de formation. Dans le cas des planètes géantes,
la découverte inattendue de vapeur d'eau stratosphérique démontre
l'existence d'une source externe d'oxygène, sans doute reliée à la présence
d'un flux interplanétaire de micro-météorites. Les anneaux de Saturne,
ainsi que ses satellites dénués d'atmosphère, sont essentiellement
constitués de glace, de même que les satellites galiléens à l'exception de Io.
Dans le cas de Europe, un océan d'eau liquide pourrait exister sous la
surface du satellite, ce qui pourrait avoir d'importantes conséquences
pour l'exobiologie.
La mesure de l'abondance de la molécule HDO, qui permet celle du rapport D/H
dans l'eau, est un diagnostic important des mécanismes d'évolution
des objets du système solaire. Ainsi, le rapport D/H dans les comètes est
senssiblement plus élevé que la valeur terrestre, ce qui implique que l'eau
des océans ne peut pas être entièrement d'origine cométaire. Dans le cas
de Mars et surtout de Vénus, le très fort enrichissement en deutérium,
comparé à la valeur terrestre, est sans doute la signature d'un dégazage
massif de la vapeur d'eau au début de l'histoire de la planète.
L'histoire de l'eau
sur Mars est particulièrement fascinante. Plusieurs découvertes récentes
tendent à montrer que l'eau liquide a existé dans le passé à la surface
de Mars, peut-être même sous la forme d'un océan. On peut alors se demander
si la vie a pu s'y développer et, si oui, s'il est possible de rechercher
des traces de vie fossile.
Enfin, la présence d'eau est aussi la signature qui sera recherchée
sur les exoplanètes récemment détectées, dans le cadre de la recherche
d'une éventuelle vie extraterrestre. Jusqu'à présent, seules les exoplanètes
géantes possèdent une masse suffisante pour permettre leur détection,
mais les exoplanètes de type terrestre deviendront bientôt observables
elles aussi grâce à la mission spatiale COROT.