Récentes améliorations des modèles de la chimie des nuages
moléculaires denses
Valentine WAKELAM
Observatoire de Bordeaux
Résumé :
Notre vision de la complexité chimique des nuages moléculaires denses
augmente d'année en année par la détection de molécules organiques de
plus en plus complexe. Afin de comprendre l'évolution chimique de ces
milieux froids (~10K) et relativement denses (~1e4cm-3), les
astrochimistes développent des modèles qui simulent la formation et
destruction des molécules au cours de l'évolution du nuage. Grâce à
l'utilisation d'ordinateurs de plus en plus puissants, les astronomes
cherchent maintenant à coupler ces processus chimiques avec d'autres
processus dynamique comme la turbulence et ce afin de mieux
reproduire les abondances des molécules observées. Pour justifier une
telle complexification des modèles, il est cependant nécessaire
d'avoir une idée précise des molécules dont les abondances ne sont
effectivement pas reproduites par ces modèles simples. La comparaison
entre les modèles et les observations nécessite d'avoir une
estimation des erreurs intrinsèques aux modèles dus aux paramètres.
Cette nouvelle approche qui consiste à estimer l'erreur théorique
dues notamment aux vitesses des réactions chimiques permet de donner
une dimension quantitative aux modèles chimiques du milieu
interstellaire. Une fois les barres d'erreur théoriques déterminées,
une comparaison systématique avec les observations dans les nuages
moléculaires nous permet de déterminer les molécules non reproduites
par les modèles. C'est le cas pour le méthanol CH3OH par exemple pour
lequel il est nécessaire d'invoquer des processus de formation à la
surface des grains ainsi qu'un nouveau processus d'évaporation non-
thermique dû à l'exothermicité des réactions.Les grandes abondances
de cyanopolyynes HC(2n+1)N, observées dans TMC-1 CP, ne sont pas non
plus reproduites par le modèle. Nous avons démontré que ce problème
pouvait être résolu si les PAHs (Polycyclique Aromatic Hydrocarbons)
étaient inclus des les modèles chimiques. Je présenterai dans ce
séminaire ces récentes améliorations des modèles chimiques pour les
nuages denses.