Le LERMA, le GEMO et le Spatial

La suite des développements technologiques et instrumentaux engagés au DEMIRM ont permis au LERMA de participer à des programmes spatiaux internationaux d’envergure.

En planétologie par exemple avec MIRO conçu en association avec le JPL, l’Institut Max Planck de Lindau/Gottingen en Allemagne, le LERMA et le LESIA pour la France. Miro est un radio-spectromètre à diodes Schottky en ondes milimétriques et submilimétriques à 190 et 550 GHz. Il avait été sélectionné par l’ESA pour la mission Rosetta lancé en 2004, qui après 10 ans de trajet interplanétaire, a orbité autour de la comète Tchoury pendant près de 3 ans en ayant permis de recueillir de nombreuses données.

Vue d’artiste de Rosetta (lancé en mars 2004, arrivée sur la comète en 2014)

L’instrument « MIRO » lors de tests au laboratoire du JPL (années 1998-2000)

La thématique « planétologie » qui avait vu le jour au DEMIRM autour de Pierre Encrenaz et de Gérard Beaudin s’est poursuivie au LERMA : d’autres projets sont menés, comme SWI, sélectionné sur la mission JUICE de l’ESA vers Jupiter et ses lunes glacée. L’Instrument SWI a bénéficié de l’expertise d’Alain Maestrini, de Jeanne Treuttel et collègues pour réaliser des dispositifs de détection en ondes submilimétriques et THz avec de très hautes performances. Celles-ci ayant pu être obtenues grâce à une nouvelle technologie Schottky sub-micronique développée par le GEMO en collaboration avec un laboratoire du CNRS à Marcoussis (transféré à Palaiseau depuis peu). Le lancement de JUICE est prévu en 2022 pour une arrivée vers Jupiter en 2030.

Vue d'artiste de Jupiter et JUICE

Pour l’Astrophysique, la très grande sensibilité requise nécessite l’emploi de dispositifs et de composants supraconducteurs (SIS). Le succès de PIROG 8 avec le DEMIRM ainsi que les avancées du GEMO en R&D autour de Yan Delorme avaient permis au LERMA d’être sélectionné par l’ESA pour la réalisation du canal 1 de l’instrument HIFI de Herschel (observatoire spatial européen dans les domaines infrarouge et submillimétriques). Cette mission avait déjà été envisagée dans les années 1980 sous le sigle FIRST (far infrared space telescop), mais fut abandonnée pendant quelques décennies. pour raison financière.

Observatoire spatial « HERSCHEL » (hauteur=7m; 3,6m de diamètre).
En haut, le mélangeur à supraconducteurs (SIS) à 480-640 GHz.

Une partie de l’équipe en 2010 lors de l’attribution du « Prix des ingénieurs et scientifiques de France ».
De droite à gauche : J.M. Krieg, A.Feret, Y. Delorme, G. Beaudin, B. Lecomte, F. Dauplay.

Les développements menés (sous contrats CNES, ESA) sur de nouveaux composants à supraconducteurs comme les HEB (R&D sur les bolomètres à électrons chauds en ondes THz..) autour de Yan Delorme, Martina Wiedner et al. permettent désormais au LERMA de proposer une participation à de nouveaux projets au sol (en Antarctique) et à de nouvelles missions spatiales sous ballon stratosphériques ou sur des observatoires spatiaux avec de grands réflecteurs comme le grand projet international Millimétron.